Dominique Thierry – France Bénévolat – Partenaire d'Associathèque

Une étude-action menée en 2015 par France Bénévolat et le Réseau National des Maisons des Associations démontre qu’une dynamique de coopération inter-associative est incontestablement à l’œuvre au niveau territorial, soit en raison de traditions culturelles (« les territoires exemplaires »), soit en raison d’externalités positives (appel à projets via des structures types Fondation d’entreprises, Conseils Régionaux, CARSAT, ...) qui incitent – sur critères - sans imposer.

Mais cette dynamique positive est encore extrêmement fragile et on peut faire l’hypothèse de trois scénarii possibles :

  1. Celui de la concurrence exacerbée, largement amorcée, en particulier en raison du contexte externe de la baisse des subventions publiques ou par le biais d’appel à projets qui ne sont des appels d’offre déguisés : si le Monde Associatif ne réagit pas collectivement et vigoureusement, il « y perdra son âme »
  2. Celui de la démarche par défaut, du fait de la restriction de moyens (du coup souvent par un démarrage par la mutualisation : comment passer de la mutualisation à la coopération ? A ce stade des analyses, nous ne pouvons pas affirmer que des processus de mutualisation déboucheront automatiquement sur des coopérations plus durables.
  3. Celui de l’anticipation, à partir d’initiatives qui partent largement du Monde associatif, dans une « posture stratégique: si ce troisième scénario se met en œuvre, la probabilité la plus évidente est qu’il partira « du territoire », dans des démarches ascendantes donc à l’inverse des traditions jacobines françaises, et se diffusera par l’exemple de bonnes pratiques (« la pédagogie par l’expérience »), au sein des territoires et entre les territoires.

C’est évidemment sur le troisième scénario que tant France Bénévolat que le RNMA se sont lourdement investis depuis environ 3 ans. Nous espérons que cette étude-action contribuera à accentuer le mouvement.

Mais ce troisième scénario ne se développera que si l’environnement des associations n’est pas trop difficile (« modèles économiques ») et si les Pouvoirs Publics et les Collectivités Territoriales savent, à l’instar de structures privées, telles que la Fondation SNCF, développer des incitations, et non des injonctions.